À notre réveil, nous découvrons enfin le petit village de Copán Ruinas, un joyau archéologique niché dans les montagnes occidentales, à quelques kilomètres de la frontière guatémaltèque. Le village lui-même nous charme directement par son ambiance détendue, ses petits cafés, ses rues pavées et ses maisons coloniales. Les habitants se promènent avec leurs bottes et leur chapeau de cow-boy vissé sur la tête. Ça a vraiment un petit air du Mexique. Dans le parc principal, des perroquets Macao bruyants (symbole du Honduras) se posent dans les arbres à quelques mètres de nous!! Le village en plus d’être charmant, sert de porte d’entrée à l’un des sites mayas les plus fascinants d’Amérique centrale : la cité de Copán, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1980.
En effet, les Mayas sont une des grandes civilisations mésoaméricaines, née vers 2000 av. J.-C. et qui atteignit son apogée entre 250 et 900 apr. J.-C., pendant ce qu’on appelle la Période classique. Ils s’étendaient sur le sud du Mexique, le Guatemala, le Belize, le nord du Honduras et une partie du Salvador. Contrairement aux empires centralisés (comme celui des Aztèques ou des Incas), les Mayas formaient une constellation de cités-États souvent en guerre, mais unies par une même langue écrite, une religion commune, un art raffiné, et une science astronomique très avancée. Ils sont notamment célèbres pour leur écriture hiéroglyphique (la plus développée d’Amérique précolombienne), leur calendrier complexe, leur maîtrise des mathématiques (y compris le zéro) et leur architecture cérémonielle grandiose. Copán n’était pas un centre militaire, mais plutôt un foyer culturel et intellectuel. On y a découvert une richesse stupéfiante d’inscriptions hiéroglyphiques, notamment sur l’Escalier aux Hiéroglyphes, unique en son genre avec ses 63 marches couvertes de plus de 2 000 glyphes racontant l’histoire dynastique de la ville, situé sur l’énorme et impressionnante place centrale. Malheureusement, il est actuellement en restauration et recouvert d’une bâche. Nous découvrons également le fameux jeu de balle comme l’appelaient les Mayas qui est l’un des monuments les plus évocateurs et énigmatiques du site. À Copán, ce terrain se distingue tant par sa majesté architecturale que par la richesse symbolique qu’il incarne.Pour l’histoire, il a été construit vers le VIIIᵉ siècle sous le règne du roi 18-Rabbit. Il est l’un des mieux conservés de toute la Mésoamérique. Il mesure environ 30 mètres de long et se compose de deux longues plates-formes parallèles légèrement inclinées. Ce qui le distingue particulièrement, ce sont les têtes de perroquets (aras) sculptées à la base des parois — une touche unique dans l’art maya, hommage au symbole céleste et solaire qu’incarnait cet oiseau. Ce n’était pas qu’un sport : le jeu de balle représentait un drame sacré rejouant le combat mythique entre les forces de la lumière et des ténèbres, les vivants et les morts. Les balles utilisées étaient faites de caoutchouc, et les joueurs devaient les frapper avec les hanches, les genoux ou les coudes — jamais les mains ni les pieds. On ne sait pas avec certitude si les perdants étaient exécutés à Copán, comme certaines légendes le prétendent pour d’autres cités mayas. Mais l’aspect sacrificiel et solennel du jeu ne fait aucun doute : il s’agissait d’une offrande vivante au cosmos, encadrée par des codes politiques très stricts. Le site est également célèbre pour ses stèles magnifiquement détaillées, véritables portraits de rois mayas ornés de symboles cosmiques et politiques. Nous arrivons ensuite à l’acropole de Copán renfermant plusieurs structures cérémonielles superposées, dont les plus anciennes datent du Ve siècle. Des tunnels archéologiques permettent aujourd’hui d’observer les fondations de temples plus anciens, souvent cachés sous les constructions ultérieures. Contrairement à d’autres sites mayas noyés dans la forêt, Copán bénéficie d’un cadre pastoral vallonné, peuplé d’oiseaux tropicaux — notamment les magnifiques aras rouges, emblèmes du site. À notre arrivée, on ne peut pas les louper; des couleurs magnifiques et des cris stridents. C’est l’heure en plus du repas et ils se laissent très facilement approcher à quelques centimètres! Je suis fan, ils sont vraiment magnifiques.
Après toute une matinée de marche dans le site sous un soleil de plomb et une chaleur écrasante, nous décidons de réserver une excursion pour aller se baigner au Luna Jaguar Spa dans des sources d’eau chaude naturelle situées au milieu de la jungle parmi une nature exubérante, des eaux bouillonnantes et des décorations mayas… un véritable paradis de la détente et de la relaxation!
En tous cas, coup de cœur pour copan ruinas.




















