Avant de démarrer la journée, nous appelons Fleurane pour avoir des news de la première nuit de la petite Lilly qui s’est visiblement très bien passée Nous prenons ensuite la route direction la ville de Campeche. En chemin, arrêt assez improbable dans la ville ou plutôt le village de Becal. Ce paisible village d’origine maya est la capitale artisanale du véritable chapeau Panama mexicain, tressé dans la pénombre de grottes humides. Mais son histoire va bien au-delà du simple tressage. Avec la colonisation espagnole au XVIe siècle, le village devient un petit centre agricole, notamment autour de la culture du maïs, du henequén, et de la cire d’abeille pour les bougies — denrées prisées dans le monde colonial. L’économie restait modeste, jusqu’à un événement culturel inattendu… Au début du XXe siècle, des artisans de Bécal, influencés par les méthodes de tressage équatoriennes, commencent à fabriquer des chapeaux en fibre de jipi-japa, une plante tropicale locale (non, ce n’est pas du sisal !). La fibre est souple et résistante, parfaite pour créer des chapeaux blancs, fins et élégants : les fameux “Panamas”. Mais la finesse du tressage nécessitait des conditions d’humidité constantes : alors les artisans se sont mis à travailler dans des grottes ou des pièces creusées dans la roche, à l’abri de l’air sec et de la chaleur. C’est ainsi que Bécal s’est fait un nom dans le monde entier, devenant le seul endroit du Mexique où cette tradition se perpétue encore à la main. Certains chapeaux peuvent nécessiter des semaines entières de travail, et sont exportés jusqu’en Europe ou au Japon.
Le Panama de Bécal est authentique, local, élégant et accessible, tandis que le Panama équatorien est plus raffiné, prestigieux et luxueux, souvent considéré comme le summum de l’élégance artisanale. Ayant eu la chance de comparer les 2, clairement le panama d’équateur est inégalable!! Il nous reste encore 1h de route avant d’arriver à Campeche. Cette ville fortifiée est une destination riche en histoire et en culture, avec un centre historique classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. À l’arrivée des Espagnols, l’ancienne ville maya de « Ah Kin Pech » fut détruite pour devenir le plus important port du Yucatan. De par sa situation stratégique, elle devint la cible de nombreuses attaques de pirates. Pour la protéger, une muraille fut érigée autour de la ville. Nous déposons nos sacs à la casa et partons à la découverte des rues aux maisons coloniales colorées, vraiment magnifique. Tout comme la place principale où se dresse La Catedral de la Purísima Concepción, un bâtiment de style baroque. On se perd un peu dans ses rues, jusqu’à arriver à La Calle 59, une rue piétonne qui lie la Puerta de Tierra et la Puerta de Mar et bordée de restaurants, bars et cafés. Petite pause café avant d’aller admirer la muraille et se balader sur le Malecon une longue promenade de 3,5km face au Golfe du Mexique. Ce soir, nous allons goûter une spécialité typique de la ville: du requin!






















