Après une nuit en tente dans la jungle, je ne suis pas mécontente de me réveiller pour partir visiter Calakmul. Si le Mexique regorge de sites archéologiques mayas exceptionnels, aucun de m’a laissé une impression aussi forte que la visite de Calakmul. Car non seulement les ruines de Calakmul sont magnifiques et d’un haut intérêt historique, mais elles se situent dans une réserve de biosphère exceptionnelle. Ce qui rend Calakmul si particulier c’est sa situation géographique, en pleine jungle. N’étant pas proche d’un grand centre touristique, Calakmul possède un atout de taille : une fréquentation très basse voire inexistante quand nous y sommes arrivés tôt le matin. Il nous en a coûté 1h30 de voiture depuis le camping dans un environnement exceptionnel où l’on peut parfois avoir la chance de croiser des jaguars. Nous ne croiserons que le dindon ocellé, animal endémique et emblématique du lieu qui ressemble à un paon miniature par son plumage iridescent, aux reflets bleus, verts et cuivrés.
Un peu d’histoire pour commencer; Calakmul a reçu son nom du biologiste Cyrus Lundell qui, en observant deux imposants monticules, l’a ainsi baptisé. En langue maya, « Ca » évoque le chiffre deux, « Lak » signifie adjacent et « Mul » renvoie à monticule ou montagne. Ainsi, Calakmul se traduit par «deux montagnes adjacentes » ou « deux monticules adjacents». Calakmul a joué un rôle de premier plan dans l’histoire de la civilisation maya pendant plus de douze siècles. Son emblème, représentant une tête de serpent (« Kaan »), en faisait le centre du Royaume du Serpent. À cette époque, le royaume de Calakmul exerçait également son influence sur les cités environnantes. Sous le règne du roi Yuknoom Ch’een II, Calakmul aurait connu son âge d’or, marqué par la construction de réalisations remarquables qui ont été restaurées aujourd’hui. On estime que la population de Calakmul atteignait près de 50 000 habitants à cette époque, comme en témoignent les vestiges d’une zone résidentielle s’étendant sur vingt kilomètres autour du centre de la cité. Du fait de sa proximité avec le Guatemala, Calakmul entretenait une rivalité avec Tikal, une cité située de l’autre côté de la frontière. Malgré des conquêtes et des alliances, Calakmul a décliné vers le milieu du VIIIe siècle, suite à la défaite de ses alliés face à Tikal. Nous démarrons notre visite, seuls au monde. Un avantage majeur de Calakmul, c’est qu’on peut encore grimper sur les monuments, contrairement aux autres grands sites comme Chichen Itza, Uxmal ou Coba. Donnant une toute autre vision sur le site. De la grande pyramide, nous avons une vision impressionnante de la jungle luxuriante qui nous entoure avec en toile de fond les cris incessants des singes hurleurs! Vraiment notre coup de cœur de site maya. On se croirait presque dans indiana jones ou le livre de la jungle. Une fois la visite terminée, nous rebroussons chemin et partons pour Bacalar, charmante ville qui habrite une autre merveille du Mexique.










