A 3h du matin, oui oui, nous partons pour assister à la prière dans le temple, en compagnie d’une trentaine de moines, 10 fois plus que la prière du soir! À croire qu’ils aiment se réveiller en pleine nuit!! A 4h, nous nous recouchons jusqu’à 6h, cette fois pour le petit déjeuner: au menu, soupe et riz 🥹je me recouche une dernière fois jusqu’à 8h. Avant notre dernière activité du programme, nous prenons le temps d’aller découvrir la Tripitaka Koreana. C’est un ensemble de 80 000 tablettes réalisées au XIIIème siècle et qui représentent la collection la plus complète de textes du canon bouddhiste au monde. Ces tablettes ont été conservées jusqu’à ce jour dans des bâtiments du XVème siècle. Ces bâtiments exceptionnels ont été construits pour permettre une aération naturelle tout en modulant la température et le degré d’humidité, des techniques incroyables pour l’époque ! Malheureusement, le commun des mortels comme nous, ne peut qu’observer les bâtiments de l’extérieur.

À 9h, c’est l’heure de notre activité, choisie en toute ignorance. Il s’agit de créer son propre chapelet qui permet de compter les prosternations, qui doivent être au nombre de 108. En effet, dans le bouddhisme, la prosternation s’apparente à un abandon complet, du corps et de l’esprit. Loin d’être une action de soumission, c’est un acte qui permet de lâcher prise et de renoncer aux manifestations de l’égo. Les 108 prosternations sont effectuées pour anéantir les 108 souffrances de l’être humain et trouver son vrai soi. Mais je n’avais pas compris qu’à chaque perle que j’allais enfiler, je devrais me prosterner!!! A noter toutefois que pour les non bouddhistes, comme moi, qui n’ont pas l’habitude de se prosterner, le Baekpalbae est une épreuve physique. Il nous en coûtera donc 30 mn de véritable effort, avec pour récompense, un chapelet en perles de bois, que je ne suis pas prête d’oublier. Dernier repas végétalien au temple vers 11h, puis nous faisons une petite balade pour découvrir les temples alentours, avant de partir vers Gyeongu, notre future destination pour les 2 prochaines nuits. Arrivés en début d’après midi, nous allons nous promener en plein cœur de la ville dans la rue Hwangnidan Gil, la grande rue touristique de la ville, se situant entre tradition avec ses hanoks et modernité avec ses boutiques et cafés. Nous testons une boisson servie par un robot derrière une petite vitrine et mangeons notre plat préféré, le bimbim bap mais avec des coques et non de la viande. Délicieux!

Petit point de culture religieuse: Les 108 Prosternations dans le Bouddhisme.

Les 108 prosternations sont une pratique courante dans plusieurs traditions bouddhistes, en particulier dans le bouddhisme mahayana et tibétain. Elles sont effectuées comme un exercice de purification et d’accumulation de mérite, souvent accompagnées d’une récitation de mantras ou de noms de Bouddhas et de Bodhisattvas. Pourquoi 108 ? Le nombre 108 est hautement symbolique dans le bouddhisme et dans d’autres traditions spirituelles asiatiques. Il correspond à plusieurs concepts :

1. Les 108 afflictions ou kleshas

• Le bouddhisme enseigne que les êtres humains sont soumis à 108 désirs ou émotions négatives qui les attachent au cycle des renaissances (samsara). Se prosterner 108 fois symbolise donc la purification de ces attachements.

2. Les 108 perles du mala (chapelet bouddhiste)

• Un mala bouddhiste comporte 108 perles, utilisées pour compter les récitations de mantras.

3. Les 6 sens x 3 expériences x 2 attitudes x 3 temps = 108

6 sens (vue, ouïe, odorat, goût, toucher, esprit).

3 expériences (agréable, désagréable, neutre).

2 attitudes (attachement ou aversion).

3 temps (passé, présent, futur).

• Multipliés ensemble, ces facteurs donnent 108 états d’esprit, que l’on cherche à transcender par la pratique.

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